une victoire nous invite à cultiver ce qui a marché.
Dans l’exploration des profondeurs de la condition humaine, nos échecs se révèlent être d’aussi précieux maîtres que nos succès.
Ils nous confrontent à nos limites, ébranlent nos certitudes, et pourtant, dans leur sillage, ils déposent les graines de la sagesse et de la croissance.
Cet article se propose de plonger dans l’art d’apprendre de nos échecs, non pas en les subissant passivement, mais en les accueillant comme des occasions uniques de développement et d’évolution.
L’échec, un maître incompris
L’échec est souvent perçu négativement, comme un verdict sans appel sur nos capacités.
Pourtant, il est, avant tout, un signal, une invitation à reconsidérer nos méthodes, nos approches, et parfois même nos objectifs.
Un échec nous dit moins que nous sommes incapables, et plus que la voie que nous avons empruntée n’est peut-être pas la plus adéquate.
Il nous invite à faire différemment, à explorer de nouvelles avenues, là où une victoire pourrait nous inciter à nous reposer sur nos lauriers.
Cela demande d’envisager d’interpréter l’échec à un niveau comportement (ce que je fais) plutôt qu’à un niveau identitaire (qui je suis).
Cultiver une relation saine avec l’échec
Pour tirer le meilleur de nos échecs, il convient d’abord de transformer notre relation avec eux.
Plutôt que de les voir comme des marques de dévalorisation personnelle, nous pouvons les considérer comme des étapes naturelles et inévitables du processus d’apprentissage.
Ce changement de perspective commence par l’adoption d’une curiosité bienveillante envers soi-même et ses expériences.
Apprendre de nos difficultés
Face à un problème douloureux, nous prenons souvent le temps d’analyser les causes du problème afin qu’il ne se reproduise plus.
Nous avons donc appris à ne pas entretenir nos questions centrées ruminations :
- Pourquoi ça m’arrive à moi ?
- Pourquoi je fais toujours mal ?
Ces questions, bien que légitimes dans l’instant de déception, ne mènent qu’à une impasse.
Elles renforcent le sentiment d’impuissance sans offrir de voie vers la résolution ou l’amélioration.
Pour cultiver à la place des questions de compréhension et d’action :
- Quels sont les causes de ce problème ?
- Quelles émotions je ressens et quels sont mes besoins ?
- Quelles leçons je peux tirer de cette situation ?
- Quels sont mes leviers d’actions pour agir sur ce problème ?
Cette analyse, menée avec honnêteté mais sans auto-flagellation, permet d’identifier les ajustements nécessaires.
Cultiver la persévérance
Apprendre de ses échecs, c’est accepter l’idée que l’échec n’est pas une fin en soi, mais un passage obligé vers l’amélioration.
La persévérance est la clé de voûte de l’apprentissage par l’échec.
Elle repose sur la conviction que chaque échec est une opportunité de se rapprocher de nos objectifs, pour peu que l’on soit prêt à persévérer, à essayer encore, à ajuster notre tir.
Cette persévérance est nourrie par une vision claire de nos objectifs et une intégration d’un principe de réalité : progresser prend du temps.
Apprendre de nos réussites
Mais organiser une réunion pour comprendre les causes d’un projet réussi est un phénomène presque inexistant.
Dans un monde où les échecs attirent souvent plus d’attention que les succès, il est essentiel de reconsidérer notre approche de l’apprentissage.
Si les dysfonctionnements et les échecs dans une institution ou dans nos vies personnelles déclenchent des investigations approfondies pour en comprendre les causes, pourquoi ne pas adopter la même rigueur pour nos réussites?
Cette seconde partie de l’article explore l’importance d’apprendre de nos succès, en s’inspirant des principes de la psychologie positive, pour forger une approche plus équilibrée et enrichissante de la croissance personnelle et professionnelle.
Reconnaître et Analyser nos Succès
Très souvent, nous accueillons nos réussites exclusivement avec un soupir de soulagement plutôt qu’avec une curiosité investigatrice.
Nous les voyons comme des points de passage plutôt que comme des mines d’or d’informations précieuses.
Pourtant, chaque succès cache en son cœur des leçons essentielles sur nos forces, nos compétences, et les stratégies efficaces que nous avons mises en œuvre.
Mais aussi sur les ressources et contributions du monde extérieur.
S’arrêter pour analyser ce qui a bien fonctionné et pourquoi cela a fonctionné peut transformer notre façon de voir nos capacités et notre approche des défis futurs.
Apprendre de nos réussites avec la psychologie positive
La psychologie positive, avec son focus sur les forces et les potentialités des individus plutôt que sur leurs faiblesses, offre une perspective rafraîchissante sur l’apprentissage à partir de nos réussites.
Elle propose des outils structurés et des techniques d’entretien spécifiques qui encouragent une exploration approfondie des réussites.
Ces outils nous aident à identifier les actions, les pensées et les comportements qui ont contribué à nos succès, nous permettant ainsi de les reconnaître, de les célébrer et de les reproduire à l’avenir.
Amplifier une dynamique vertueuse
En prenant le temps de réfléchir à nos réussites, nous ne faisons pas que comprendre ce qui a fonctionné; nous engageons également un processus d’amplification d’une dynamique vertueuse.
Reconnaître nos succès et les compétences mobilisées pour les atteindre renforce notre estime de soi et notre bien-être.
Cela crée un cercle vertueux où la confiance en nos capacités et la reconnaissance de nos succès nous motivent à relever de nouveaux défis avec une attitude plus positive et proactive.
Construire sur nos forces
Contrairement à l’approche traditionnelle qui se concentre principalement sur l’analyse des échecs, apprendre de nos réussites nous encourage à construire sur nos forces.
Cela implique de reconnaître les contributions de chaque individu impliqué dans un projet réussi, de valoriser les stratégies efficaces et de chercher des moyens de les appliquer dans d’autres contextes.
Vers une nouvelle culture de l’apprentissage
Pour intégrer pleinement l’apprentissage à partir de nos réussites dans notre vie professionnelle et personnelle, il est nécessaire de cultiver une nouvelle culture de l’apprentissage.
Cela implique de changer notre état d’esprit pour valoriser et explorer systématiquement nos succès avec autant d’attention et de rigueur que nos échecs.
En faisant de la réflexion sur nos réussites une pratique régulière, nous ouvrons la voie à une croissance et un développement continus, fondés sur une compréhension profonde de nos capacités et de notre potentiel.
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J’ai conçu un guide structuré pour apprendre des réussites et explorer les ressources mobilisées.
Il contient la méthodologie fondamentale :
- Les questions d’entretiens
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- Le levier pour intégrer en profondeur les ressources et pas juste les travailler intellectuellement
Il permet de gagner du temps pour aller directement aux endroits efficaces.
On consacre toute une journée à sa mise en pratique et à son intégration.
Voici les autres guides que j’ai conçu et que je partage dans la formation :
- Modéliser et faciliter les facteurs de résilience
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- Explorer et faciliter un rapport au futur qui aide à avancer dans le présent (optimisme adaptatif)
- Explorer la relation à soi et faciliter l’auto-compassion et l’acceptation de soi
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Joran Farnier
Psychologue, enseignant, formateur
Passionné par la psychologie, j’ai fondé l’Institut de Psychologie Positive Appliquée pour faire le pont entre les recherches et la pratique de terrain.
Nous formons les professionnels de l'accompagnement pour leur permettre d'exercer avec plus de clarté, d'efficacité et de confort dans un métier complexe.