Résilience et stratégie de coping en psychologie positive

Il existe un point de subtilité important quand on travaille les stratégies d’adaptation.

Dans notre dernier article, je vous avais déjà présenté la distinction entre Responsabilité et Possibilité.

Aujourd’hui, on fait la distinction entre Possibilité et Capacité.

Repérer les stratégies de coping possibles

Il existe une manière très efficace de faire le point sur les marges de manœuvres face à un problème :

Proposer à la personne de faire un tableau avec 2 colonnes


Colonne de droite : CE QUI DEPEND DE MOI

Colonne de Gauche : CE QUI NE DEPEND PAS DE MOI


  • Ce qui relève de la colonne de gauche nécessite une action.
  • Ce qui relève de la colonne de droite nécessite une intégration (accepter, faire avec, digérer la contrainte, adopter une perspective différente…)

Pour résumé, nous avons que 2 leviers pour retrouver un équilibre :

  • Agir sur la réalité extérieure pour que la réalité corresponde mieux à mes attentes (solutions externes)
  • Agir sur ma réalité intérieure pour que mes attentes correspondent mieux à ce que la réalité peut me proposer (clefs psychologiques)

La distinction entre Possibilité et Capacité

Et voici venu le point de subtilité qui nous intéresse.

Ce n’est par ce que quelque chose dépend de moi que j’ai forcément la CAPACITE d’activer cette marge de manœuvre.
Savoir ce qu’il faudrait faire, et pouvoir le faire sont deux choses différentes.

La Possibilité n’est donc pas forcément synonyme de Capacité.


Dans notre vie quotidienne, nous sommes fréquemment confrontés à des situations où nous savons ce que nous devrions faire, mais où nous nous retrouvons incapables de mettre ces intentions en action. Cette expérience peut être frustrante et décourageante, car elle met en évidence une dissonance entre notre volonté et notre capacité à agir.

Il est important de comprendre que savoir ce qu’il faudrait faire et pouvoir le faire sont deux choses différentes. La possibilité n’est donc pas forcément synonyme de capacité. Ce n’est pas parce que quelque chose dépend de nous que nous avons forcément la capacité d’activer cette marge de manœuvre.

Il est important de noter que cette difficulté à passer de l’intention à l’action peut être le résultat de nombreux facteurs, tels que des obstacles internes (comme la peur ou la procrastination) ou externes (comme des contraintes de temps ou des ressources limitées).


Changer la cible thérapeutique

Si la personne n’agit pas, elle nous dit en creux que les conditions ne sont pas requises pour cela.

Cela est fréquent qu’une personne n’arrive pas à mettre en place un comportement désiré qui ne dépend pourtant que d’elle.

Dans ce type de situation, il est inutile de forcer dans la direction qui coince.

Il s’agit plutôt de faire un pas en arrière avec sagesse.

Pour changer la cible thérapeutique visé.


Il est préférable d’agir sur les conditions
qui inhibent ou facilitent le comportement.

Plutôt que sur le comportement lui-même.


Une relation capacitante

Pourquoi une personne ne voit pas les solutions les plus évidentes ?

Souvent car son écosystème est incompatible avec le déploiement de ces solutions.

Elle ne vient donc pas chercher des solutions.

Elle vient chercher un changement de perception qui lui permette d’intégrer des solutions inenvisageables jusque-là. 

L’accompagnement consiste plus souvent à créer des conditions favorables pour que la personne puisse se saisir de nouvelles solutions qui n’étaient pas accessibles jusque-là.

Autrement dit, construire une relation recapacitante pour la personne.

Cette relation récapacitante est fondée sur le principe que chacun possède des ressources.

L’accompagnateur a pour rôle de favoriser l’expression de ces ressources, en créant un espace d’écoute et de bienveillance. Il est également important de respecter la personne dans sa singularité et de ne pas lui imposer des solutions externes.

La psychologie positive travaille justement à partir du potentiel et des ressources des personnes.

Et pas uniquement à partir de ce qui fait problème ou déficit.


Les conditions favorables à l’action

C’est quoi les conditions favorables à l’action ?

Comme il n’existe pas de réponse universelle la priorité est de demander à la personne concernée :

  • « Qu’est ce qui vous aiderait à rendre cette action plus accessible ? »
  • « A quels moments avez-vous déjà été capable de faire cela ? »

Cependant, même s’il n’existe pas de réponse universelle il existe des principes facilitants l’action :

  • Avoir le temps de l’accueil émotionnel et respecter sa temporalité.
  • L’aider à prendre soin de ses besoins fondamentaux : une vie sociale, des activités agréables, renouer avec un sentiment de compétence et de valeur.
  • Envisager le plus petit pas possible qui déclenche l’action, plutôt que le plus grand pas qui inhibe l’action.
  • Aller chercher les petites victoires avec des objectifs simples et accessibles.


On travaille ces points de subtilités et bien d’autres dans les 2 formations.

Avec le thème de la résilience dans la formation en psychologie positive.

Et le thème des stratégies de régulation émotionnelle dans la formation en compétences émotionnelles.


Joran Farnier

Joran Farnier

Psychologue, enseignant, formateur

Passionné par la psychologie, j’ai fondé l’Institut de Psychologie Positive Appliquée pour faire le pont entre les recherches et la pratique de terrain.

Nous formons les professionnels de l'accompagnement pour leur permettre d'exercer avec plus de clarté, d'efficacité et de confort dans un métier complexe.



Partager cette ressource à un collègue

Ce qu'il y a de fabuleux avec la connaissance, l'amour et le bonheur, c'est qu'ils sont décuplés lorsqu'on les partage.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *