Stratégie d’adaptation face au stress en thérapie

Pour Sartre, nous sommes condamnés à être libres.
Pourquoi ?

Imaginons que je me casse la jambe.

Je ne peux plus faire de l’escalade.

Je perds un espace de liberté.

Enfin…selon Sartre, c’est inexact.

Car cet espace de liberté est automatiquement remplacé par un autre espace.


« Que faire de cette jambe cassée ? »

Ressasser ?
S’isoler ?
Trouver d’autres activités que le sport ?
Voir mes amis à l’escalade mais sans pratiquer ?


(si vous êtes déjà venues à mes formations, c’est une nouvelle preuve
que je ne peux pas m’empêcher de faire des métaphores sur l’escalade haha)

Bref, on est donc en permanence condamné à s’auto-déterminer.

Je ne choisis pas les évènements qui m’arrivent, mais je peux influencer la réponse que je leur donne.

Et selon mes réactions :

  • Soit cela m’aide à retrouver un nouvel équilibre en intégrant cette nouvelle contrainte (résilience)
  • Soit cela m’empêche d’avancer (stratégies limitantes)

Bon, c’était juste l’intro.

Ce que je souhaite vous partager c’est un point de subtilité majeur pour travailler les stratégies d’adaptation face à ce qui fait adversité.

La distinction entre responsabilité et marge de manœuvre.


Pourquoi cette distinction ?

Vous avez déjà dû avoir le problème suivant en entretien.

Quand on travaille les stratégies d’adaptation que la personne utilise.

La personne peut vivre notre accompagnement comme un reproche ou le signe qu’elle fait mal.

La personne se sent coupable et devient défensive.

Elle peut avoir un sentiment d’échec dans sa responsabilité personnelle à gérer la situation.

Alors comment amener les choses pour générer moins de défense rigide ?

Le problème c’est la notion de responsabilité.

Elle active la notion de devoir et donc de culpabilité.


Lorsque nous travaillons sur les stratégies d’adaptation utilisées par une personne, il est important de prendre en compte les éventuelles réactions émotionnelles qui peuvent survenir. En effet, la personne peut ressentir notre accompagnement comme un reproche ou comme un signe qu’elle ne fait pas les choses correctement. Cela peut entraîner des sentiments de culpabilité.

Il est donc crucial de gérer ces réactions émotionnelles de manière appropriée afin de maintenir une relation de confiance et de respect mutuel. Il est important de rappeler à la personne que notre accompagnement a pour objectif de l’aider à améliorer ses stratégies d’adaptation et non de la critiquer.

Il est également important de valoriser les efforts et les progrès accomplis par la personne, même s’ils ne sont pas perçus par la personne. Cela l’encouragera à poursuivre les efforts de changement.


Alors comment l’aider à repérer ses possibilités d’action
sans pour autant activer la culpabilité ?


Pour cela il faut sortir de la confusion entre DEVOIR et POUVOIR.

La responsabilité implique la notion de DEVOIR.

Et donc de FAUTE en cas de difficulté à tenir ses exigences.

Alors que la notion de marge de manœuvre implique la notion de POSSIBILITES.

Elle est dénuée de la notion de devoir et s’intéresse uniquement aux leviers d’action de la personne.

La notion de pouvoir est plus permissive.

Elle ne me dit pas ce que je DOIS faire, elle m’indique simplement mes possibilités.

Elle ne contient pas de jugements de valeurs sur ce qui DEVRAIT être.

L’autre problème avec la notion de DEVOIR, c’est la forme de motivation que cela vient activer.

Cest une motivation qui agit sous la pression de la culpabilité.

On veut au contraire, l’amener à envisager une motivation moins pressurisante plus basée sur l’envie : le choix d’aller bien pour elle-même.

Pas par ce que c’est une règle arbitraire à laquelle obéir, mais par ce qu’elle le désire.

Quand on offre à la personne la possibilité d’aller mal, on lui redonne également la possibilité de s’approprier le désir d’aller mieux.

Prêter à la personne un champ sémantique plus souple pour envisager ses difficultés, c’est lui permettre de faire un pas de côté pour réouvrir des possibilités sans défense excessive.


Comprendre les notions de stratégies d’adaptation est simple.

C’est l’application sur le terrain qui demande beaucoup de points de subtilités pour éviter des réactions contre-productives.

Si vous avez envie d’intégrer ces points de subtilités dans la pratique, on les travaille dans les 2 formations.


Joran Farnier

Joran Farnier

Psychologue, enseignant, formateur

Passionné par la psychologie, j’ai fondé l’Institut de Psychologie Positive Appliquée pour faire le pont entre les recherches et la pratique de terrain.

Nous formons les professionnels de l'accompagnement pour leur permettre d'exercer avec plus de clarté, d'efficacité et de confort dans un métier complexe.



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