Les avantages de l’optimisme

Je donne un cours à l’université sur l’optimisme
Et sur les recherches scientifiques associées.

Découvre dans cet article, les points clef de ce cours.

Quelles sont les activités qui nous prennent le plus de temps chaque jour ?

Dormir
Travailler
S’occuper de nos enfants
Regarder les écrans…

Et bien sûr… anticiper le futur.

C’est une activité qui nous prend beaucoup de temps et dont nous n’avons pas toujours conscience.

Notre cerveau est une machine capable de simuler le futur.

Grâce à l’imagination et au langage.

Il simule plein de scénarios potentiels afin de nous préparer au meilleur comme au pire.
LEÇON #1 La manière dont nous anticipons le futur impacte directement notre état émotionnel et notre comportement présent.
illustration optimisme
Petit exemple

Le vendredi, rien qu’à l’idée d’être en weekend, même si nous n’y sommes pas encore, un sentiment de légèreté nous accompagne tout au long de la journée.

Alors que le dimanche soir, nous ne sommes pas encore au travail que notre cerveau a déjà mis un pied dedans par imagination. Notre moral en est ainsi légèrement affecté.

La manière dont on anticipe le futur impacte énormément notre bien-être et nos réactions :

  • Une personne qui écrit toujours des scénarios catastrophes sur le futur va ressentir de l’anxiété et souvent éviter les opportunités qui demandent un changement. (« Et s’il arrive ça… »)
  • Une personne qui écrit toujours un futur décevant va se sentir démobilisée et aura plus facilement tendance à se résigner (« A quoi bon… »).
  • Un futur perçu comme sans espoir est associé à un risque suicidaire.

Evidemment, nous n’avons jamais accès au futur, nous ne faisons que le prédire à partir de notre expérience passée et de nos croyances sur le fonctionnement du monde.

Mais tout en sachant cela, nous avons tendance à adhérer très fortement aux scénarios que nous imaginons.

Définition de l’optimisme

Les concepts d’optimisme et de pessimisme décrivent la manière dont nous anticipons le futur.

Autrement dit le type de scénario que nous avons tendance à imaginer.
  • Les optimistes ont tendance à s’attendre à vivre des événements positifs.

    Ou encore dans une version plus subtile : à intégrer que le futur puisse comporter des obstacles, mais qu’ils s’imaginent capables de faire face.
  • Les pessimistes ont tendance à s’attendre à des issues défavorables.

La catégorisation optimisme/pessimisme est binaire.

Nous préférons considérer ces dimensions comme un continuum avec différents degrés d’optimisme et de pessimisme.

Les bénéfices de l’optimisme

L’optimisme présente des bénéfices :

  • Sur le bien-être et la santé mentale : les personnes optimistes sont plus heureuses, ressentent plus d’émotions agréables, moins de stress, moins de symptômes dépressifs et plus de satisfaction conjugale. (Scheier et al., 1989; Diener, Emmons, Larsen, & Griffin, 1985)
  • Sur la performance et la persévérance : les personnes optimistes recourent davantage à des stratégies actives face à des difficultés, elles persistent plus, ont de meilleures capacités de résilience et de rebond face à un échec.

    Les optimistes présentent de meilleures performances professionnelles, scolaires, sportives et même politiques.
    (Nolen-Hoeksema, Girgus, & Seligman, 1986 ; Peterson & Barrett, 1987 ; Scheier  &  Carver,  1987 ; Prapavessis  &  Carron,  1988 ;  Rettew  &  Reivich,  1995 ;  Seligman,  Nolen- Hoeksema,  Thornton,  &  Thornton,  1990)
  • Sur la santé physique : les optimistes présentent notamment un système immunitaire plus efficient. (Brennan & Charnetsky,  2000)

Mécanismes d’actions de l’optimisme

Ce n’est pas parce qu’on pense « positif » que l’univers nous amène magiquement des résultats « positifs ».

Ces bénéfices n’apparaissent pas de manière « magique » ou « divine ».

La science a identifié des mécanismes d’action bien précis pour expliquer les vertus de l’optimisme :

  • Mécanismes comportementaux : si on pense qu’un but est accessible (attente positive, donc optimisme) on va persévérer davantage.

    Alors que si on s’attend à échouer ou à ne pas atteindre un objectif (pessimisme), la réponse est souvent l’abandon ou l’évitement.

    Personne n’aime dépenser de l’énergie inutilement vers un but jugé inaccessible.
  • Mécanismes psychologiques et physiologiques : anticiper un futur plus positif favorise des expériences émotionnelles agréables et présente un effet protecteur contre la dépression et le stress.
Nos états émotionnels ne sont pas simplement des expériences mentales, elles entraînent des cascades de réactions physiologiques.

Par exemple, le stress génère de l’adrénaline et du cortisol, hormones ayant un effet sur les systèmes immunitaire et cardio-vasculaire.

De plus, l’effet protecteur contre le stress favorise également un sommeil de meilleure qualité et une meilleure alimentation, deux facteurs ayant un impact sur la santé physique.
illustration les effets de l'optimisme
LEÇON #2 : L’optimisme est un catalyseur de ressources.

L’optimisme est un levier majeur de persévérance face aux obstacles : après plusieurs échecs, le fait de continuer à s’attendre à une issue positive augmente les chances de voir la personne persévérer. (Schulman, 1995)

LEÇON #3 : L’optimisme est impliqué dans la performance scolaire et professionnelle.

Il permet de faire face aux obstacles et de persévérer durablement.

Pour l’anecdote, Martin Seligman s’est amusé à réaliser des études prédictives dans le domaine sportif (des sortes de paris sportifs) en fonction de l’optimisme et du pessimisme des joueurs.

Après un échec, les équipes de sportifs optimistes arrivaient mieux à rebondir au match suivant que les équipes pessimistes.

A quoi ressemble un optimisme adaptatif ?

LEÇON 4 : L’optimisme n’est pas toujours bon.

Etre optimiste présente des effets secondaires dans certains contextes.

Par exemple, prendre le volant après avoir bu et être optimiste qu’il n’arrivera rien ne ressemble pas à une très bonne idée.
Ou encore, dans les addictions aux jeux de hasard.
Penser que l’on va se refaire à la prochaine partie n’est pas bon non plus.

Il y a donc des contextes dans lesquels l’optimisme est utile et d’autres contextes dans lesquels il peut se révéler contre-productif.

  • Le pessimisme est ainsi à privilégier lorsque les conséquences peuvent être graves (accident, mort, divorce, perte financière…).
  • L’optimisme est bien plus adapté quand les conséquences sont faibles et que le comportement le plus utile est d’agir et de persévérer.

Si vous êtes en charge de la sécurité d’un pays, être trop optimiste à ce poste ne sera peut-être pas la meilleure idée.

illustration optimisme adaptatif
Mettez-vous 2 secondes dans la peau d’un commercial

Vous devez passer 10 appels, et vous avez 9 personnes qui ne seront pas intéressées.

Le taux d’échec est très élevé.

Comment rester confiant, enthousiaste et énergique après 9 appels échoués ?

Les études montrent que les commerciaux optimistes persévèrent et ont de meilleurs résultats.

Leur secret est d’attribuer les échecs à des causes temporaires et spécifiques (« je n’ai pas su trouver d’argument à son objection ») plutôt que des causes qui condamnent le futur (« je suis nul »).

Préservons notre confort téléphonique et gardons ce secret pour nous !

On peut résumer cela de cette manière : si je n’ai pas grand-chose à perdre et beaucoup à gagner à agir et à persévérer alors autant y croire et le faire !

Les 3 critères

Après plusieurs années à donner un cours sur le sujet, voici les 3 critères qui définissent un optimisme aidant :

  • Un optimisme flexible : savoir cultiver son optimisme dans les situations utiles et le modérer lorsque des conséquences importantes sont à évaluer sérieusement.
  • Un optimisme actif au service de l’action adéquate. Un optimisme magique dans lequel l’individu attend des issues favorables de manière passive n’est pas bénéfique.

    Nous promouvons plutôt un optimisme actif basé sur les efforts et l’action dans une direction qui sert les valeurs et objectifs de l’individu.
  • Un optimisme qui s’appuie sur les leçons tirées du passé. Plus on a d’expérience dans un domaine, plus notre simulation du futur devrait être fiable (mais ce n’est pas nécessairement le cas).

    L’idée est de prendre en compte les retours de la réalité pour ajuster son estimation et anticipation.
Mini exemple personnel de leçons du passé :

Vous pensiez que votre déménagement n’allait durer que 3h et qu’il a pris 6h en réalité.

Il sera utile de s’appuyer sur cette nouvelle donnée pour estimer au mieux le prochain déménagement et louer un camion à la journée plutôt qu’à la demi-journée.

L’optimisme peut s’apprendre.

Si tu souhaites recevoir des articles
comme celui-ci chaque semaine…
Inscris toi à l’Espace Ressource




Joran Farnier

Joran Farnier

Psychologue, enseignant, formateur

Passionné par la psychologie, j’ai fondé l’Institut de Psychologie Positive Appliquée pour faire le pont entre les recherches et la pratique de terrain.

Nous formons les professionnels de l'accompagnement pour leur permettre d'exercer avec plus de clarté, d'efficacité et de confort dans un métier complexe.



Partager cette ressource à un collègue

Ce qu'il y a de fabuleux avec la connaissance, l'amour et le bonheur, c'est qu'ils sont décuplés lorsqu'on les partage.

3 commentaires sur “Les avantages de l’optimisme

  1. Article très intéressant!!! Tout le monde aspire au bonheur… Non? Enfin je pense en majorité… Mais comment l’atteindre?
    Certains le trouve en exerçant un sport ou dans la pratique de la méditation, d’autres militent pour l’association qui leurs tiennes à cœur… Hier je faisais le point sur ma vie (encore une fois) et j’ai constaté qu’il y avait surtout un ou deux moments qui avait réellement changé ma vie, c’est peut être le fait d’avoir eu 30 ans cette année qui me donne ces sensations.Avant d’avoir cette certaine « révélation », je n’étais ni malheureuse mais je n’étais pas vraiment heureuse. Pourtant je pratiquais chaque semaine sport, méditation et avec mon frère on avait réussi à monter une petite association. Pour certaines raisons personnelles je n’ai pas pus faire le job de mes rêves, mais j’ai fait une reconversion qui me va très bien. Lorsque je suis tombée amoureuse pour la 1ère fois. Je pensais ressentir un « bonheur total » mais même avec ce sentiment intense, je ne me sentait pas comblée.
    Je n’avais pas compris que la « révélations » devait être interne, devait venir de moi! Cette « formation fût la « révélations » à la fois spirituelle et philosophique, mais aussi un peu comme une rencontre amicale. Pas d’événement extraordinaire ou de transformation spectaculaire, mais juste cette chose qui vous a fait regarder la vie différemment, qui a fait que votre vie n’est plus tout à fait la même. Le fait d’avoir trouvé ce fameux sentiment de sérénité, de bien être et de se sentir épanoui tous les jours. Certaines personnes n’arrive pas à comprendre le cheminement cette pensée, je pense qu’il faut avoir déjà de base une d’ouverture d’esprit.
    Ma vision des choses sur la psychologie positive, pour faire simple je dirais que quand on devient un adepte de cette psychologie, nous sommes en quelque sorte des scientifique du bonheur. Nous devenons vraiment l’acteur qui va contribuer à son propre bonheur et donc à ceux qui croiserons son chemin.

    La psychologie positive cherche toujours à aller de l’avant en cherchant à savoir ce qui va bien plutôt que de chercher à savoir ce qui ne va pas.

  2. Un grand merci pour cet article qui arrive au bon moment. Quel bonheur de lire que l’optimisme se travaille. Je suis partante pour évoluer dans ce sens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *